lundi 3 décembre 2007

Contribution de JF Marguerin (Atelier Culture / Education)

L’éducation populaire : un principe d’action à réinventer.

Jean Zay, ministre de l’éducation nationale du Front Populaire et Léo Lagrange en jetèrent les bases dans un contexte très différent du nôtre, de plein emploi, de conquêtes sociales fondamentales, de nécessité d’offrir aux salariés et à leurs enfants des perspectives d’appropriation du temps tout nouvellement libéré. A leurs enfants aussi et ce, bien qu’ayant procédé à l’allongement de la scolarité obligatoire, parce qu’à l’intérieur d’une classe d’âge, peu d’enfants accédaient à l’enseignement secondaire et a fortiori à l’enseignement supérieur.

Il s’agissait de mobiliser au travers de fédérations qui virent le jour la plupart à la veille de la guerre, dans la Résistance et surtout à la Libération (Le FP n’en eut pas le temps matériel), les intellectuels et les artistes au service d’une tâche philanthropique, d’un dessein humaniste, d’un engagement politique, l’éducation de leurs concitoyens par l’accès aux œuvres d’art et de l’esprit, aux outils du jugement critique, au partage du savoir et celle de leurs enfants au travers de loisirs éducatifs.

Je ne m’attarderai pas sur ce qui différencie ces périodes d’intense activité politique et éthique de la nôtre. Juste pointer que dans un contexte de massification de l’accès à l’enseignement supérieur et aux diplômes qui vont avec, de chômage, de société multiculturelle, de technologies de l’information inimaginables à l’époque, de mondialisation des échanges, d’hégémonie des rapports marchands, de désengagement politique des artistes et des intellectuels (quand bien même leurs travaux ont-ils à voir avec le politique), la déclinaison de l’éducation populaire ne peut être que différente.

Qu’est ce que l’exception culturelle sinon l’organisation de la résistance à l’assimilation des œuvres à des marchandises et à la volonté de les asservir aux règles générales du commerce ?

Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir l’éducation artistique des enfants demeurer aussi marginale dans et hors le temps scolaire, l’exploitation intellectuelle et pédagogique des sources documentaires si timorée dans un moment de surabondance d’offre artistique, de circulation d’information à haut débit, de diffusion tous azimut des connaissances.

Comment reprendre la main ?

Le local peut et doit s’en charger, là où l’action interministérielle régresse.

Ma précédente note distinguait cinq priorités d’action pour une politique culturelle à Arcueil.

Elles constituent un mode opératoire pour une reconquête de ce bel idéal de l’éducation populaire.

1) L’éducation artistique mais aussi scientifique des enfants…

Les centres de loisirs sont en main municipale. Ils occupent des locaux scolaires ou attenants. Ils sont encadrés par des animateurs rétribués par la ville censément des passeurs entre les enfants qui leur sont confiés et des objets de curiosité. Pour qu’ils soient ces passeurs, il leur faut une formation, des moyens, des partenaires, artistes, institutions culturelles, scientifiques… Ils reçoivent en majorité des enfants de milieux populaires voire défavorisés.

Le contrat urbain de cohésion sociale conclu entre l’Etat et l’agglomération du Val de Bièvre inclut La Vache Noire, le Chaperon Vert, les Irlandais et le Cherche Feuille. Il est proposé d’en développer le volet « réussite éducative » en le justifiant par les actions conduites dans un premier temps dans les centres de loisirs. Avec les moyens qui vont avec.

Je l’ai écrit dans le document précédent, j’ai l’expérience de travail dans la durée avec des enfants en grande difficulté familiale et scolaire, fondé sur l’écoute, le respect, le dépassement de soi, la valorisation de ses capacités. L’impact est grand sur l’état affectif de ces enfants, leur comportement scolaire et plus généralement en société.

La ville a bâti avec tous les acteurs éducatifs un Plan Educatif Local. Il associe tous les chefs d’établissement. Faire partager par cette instance les résultats engrangés dans le hors temps scolaire des mercredis et samedis matin doit permettre, par contagion, de reposer la question de l’éducation artistique à l’école.

2) …Et des jeunes et moins jeunes.

La mutualisation des ressources de la médiathèque, des grands établissements de documentation et de conservation d’archives audiovisuelles et de Jean Vilar (pour ce qui est des projections en salle) permet d’avoir accès à des captations de spectacles, de concerts, à des visites d’expositions ou de musées…dans des conditions de réception de grande qualité. Ce sont les vecteurs d’une éducation populaire aux arts pour tous qui peut inclure la rencontre avec les artistes signataires de ces oeuvres (cf. ma note précédente).

3) La permanence artistique.

Sans artistes qui travaillent dans la ville, y cherchent, y créent, y résident, on ne peut développer les ateliers de pratique artistique (ceux destinés à la population qui fréquente les centres de loisirs) qu’en faisant appel à des intervenants extérieurs qui se trouvent dans l’impossibilité de mobiliser plus que leur savoir faire. Il se passe beaucoup plus quand les participants aux ateliers peuvent voir les artistes dans l’exercice de leur art ; quand aussi les artistes ont le loisir d’intervenir à plusieurs auprès d’un même groupe.

La présence d’artistes dans la ville est une nécessité en soi qui n’appelle pas d’autre justification. Reste qu’une permanence artistique organisée par la ville à partir des studios qui doivent être créés dans Anis Gras est l’occasion de contractualiser avec les équipes accueillies une participation dans l’action éducative qu’elle conduit.


4) La scène gratuite et foraine.

Il manque à Arcueil un lieu qui soit un lien entre les gens parce qu’ils le fréquenteraient ensemble ou à des moments différents. J’ai longuement exposé ce que pourrait être cette expérience de gratuité pour les Arcueillais pour un segment d’offre sous un chapiteau qu’à la réflexion je suggère d’acheter sur le marché de l’occasion (on peut trouver un chapiteau en parfaite conformité et de grande capacité pour moins de 100 000 euros) plutôt que de le louer.

Pour y programmer de jeunes artistes de haut niveau en particulier de cirque mais aussi représentatives des arts urbains, des expressions métisses en particulier musicales qui conjuguent création et répertoires traditionnels. (cf. note précédente).

Les éducateurs de prévention ont en commun avec les animateurs de centres de loisirs d’être aussi des médiateurs, des passeurs. En instaurant un tel lieu d’accès gratuit, en les associant à sa démarche, en les informant sur sa programmation et sur le propos des équipes qui y sont accueillies pour des temps de résidence, ils peuvent donner aux jeunes avec qui ils ont noué un dialogue (de ceux qui passé quinze ou seize ans n’entrent plus dans aucun cadre) des perspectives de soirées et de rencontres qui provoquent leur adhésion dans un cadre chaleureux, rustique, où il se sentent bien.

Certains étudiants du centre national des arts du cirque, sont comme ces jeunes issus de la banlieue et comme eux ont connu la galère. Le fait d’avoir trouvé leur voie, de devoir travailler de façon acharnée pour au final exceller dans leur art ne peut il aussi constituer des modèles positifs pour certains de ces jeunes ? Le chapiteau proposé est le lieu de ces sortes de croisements.

Avoir son laisser passer en poche, être fier de çà, pouvoir passer dans la journée, boire un verre après le spectacle, participer à des workshop, des battle(s) entre danseurs hip hop, des rencontres de slam, mais aussi découvrir d’autres formes et genres artistiques…autant de possibles ouverts à condition que les médiations opérantes soient instaurées qui garantissent le respect par ces jeunes des artistes, de leurs œuvres, des règles et codes qui autorisent la mixité des publics

IL faut l’implanter sur un site éloigné des habitations pour éviter les nuisances sonores (cf. mon premier document). Ce qui ne doit pas empêcher sa migration pour l’inauguration du Chaperon Vert reconstruit. Le chap au Chap, pari à tenir?

5) l’université populaire.

Elle n’est mentionnée ici que pour mémoire parce que suffisamment décrite dans ma précédente contribution (« Cinq priorités… »). J’insiste toutefois ici sur l’utilité de lui adjoindre une bibliothèque virtuelle, à savoir une batterie d’ordinateurs installée à Anis Gras, alimentés en haut débit, en libre accès dès 18h chaque soir ainsi que le samedi toute la journée mais limité à la consultation dans tous les champs de la connaissance.


JF.Marguerin 01/12/07

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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